Historiquement, le paiement à l’acte constitue le mode de rémunération principal des professionnels de santé en France. Chaque consultation ou soin donne lieu à une facturation distincte, réglée par le patient avant d’être, en partie ou en totalité, remboursée par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé.

Cependant, ce modèle présente certaines limites : instabilité des revenus pour les praticiens, inégalités d’accès aux soins pour les patients, et pression à la multiplication des actes médicaux. Face à ces enjeux, plusieurs alternatives émergent afin d’améliorer la prise en charge des patients et d’optimiser la gestion financière des professionnels de santé.

Forfait global, abonnement santé, tiers payant généralisé… Explorons ces nouveaux modèles et leurs impacts pour l’avenir du paiement de santé.

Les limites du paiement à l’acte

Le paiement à l’acte repose sur une tarification fixe par consultation ou soin, souvent encadrée par l’Assurance Maladie. Si ce modèle garantit une rémunération directe et immédiate, il présente plusieurs inconvénients :

  • Risque d’inégalités d’accès aux soins : les dépassements d’honoraires et les frais non pris en charge peuvent limiter l’accès aux soins pour certains patients.
  • Pression financière pour les praticiens : les revenus des professionnels de santé varient en fonction du volume de consultations, ce qui peut être une source d’instabilité.
  • Charge administrative : la gestion des factures, relances et impayés peut être chronophage.
  • Encouragement à la multiplication des actes : dans certains cas, le paiement à l’acte peut inciter à réaliser davantage de consultations sans réelle nécessité médicale.

Afin de pallier ces limites, de nouveaux modèles économiques se développent pour proposer des alternatives plus équilibrées.

Vers de nouveaux modèles de financement des soins

Plusieurs alternatives au paiement à l’acte se développent, visant à améliorer l’accessibilité aux soins et à assurer une meilleure répartition des revenus pour les praticiens.

1. Le forfait global : une rémunération fixe pour un suivi optimisé

Le forfait global repose sur une rémunération fixe attribuée aux praticiens pour la prise en charge de leurs patients, indépendamment du nombre d’actes réalisés.

Exemple : Les médecins traitants perçoivent déjà une rémunération forfaitaire dans le cadre des soins coordonnés. Cette approche pourrait être étendue à d’autres spécialités.

Avantages :

  • Encourage un suivi médical régulier et préventif.
  • Apporte une stabilité financière aux praticiens.
  • Diminue l’incitation à multiplier les actes.

2. L’abonnement santé : une mensualité pour des soins accessibles

Inspiré des modèles d’abonnement dans d’autres secteurs, ce système permet aux patients de payer une cotisation mensuelle ou annuelle donnant accès à certaines prestations médicales.

Exemple : Des réseaux de dentistes ou d’ostéopathes proposent des abonnements pour des consultations régulières.

Avantages :

  • Permet aux patients de mieux anticiper leurs dépenses de santé.
  • Favorise un suivi médical régulier.
  • Stabilise les revenus des professionnels de santé.

3. Le tiers payant généralisé : vers la fin de l’avance de frais ?

Déjà partiellement en place pour certaines catégories de patients (CMU, ALD), le tiers payant généralisé permettrait à tous les patients de ne plus avancer de frais de santé, la prise en charge étant directement effectuée par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé.

Avantages :

  • Améliore l’accès aux soins pour tous.
  • Réduit les impayés pour les praticiens.

MY HEALTHY s’inscrit dans cette évolution en développant des solutions qui peuvent éviter aux patients d’avancer leurs frais de santé.

4. Le paiement différé et fractionné : des solutions pour plus de flexibilité

Face à des frais de santé parfois élevés, il est essentiel de proposer aux patients des solutions adaptées. Le paiement différé permet aux patients de reporter l’échéance de leur règlement, tandis que le paiement fractionné leur offre la possibilité d’échelonner leur règlement en plusieurs mensualités.

Avantages :

  • Facilite l’accès aux soins en évitant une charge financière immédiate.
  • Améliore la relation patient-praticien en limitant le stress financier.
  • Permet aux praticiens d’assurer un encaissement sécurisé sans gestion administrative supplémentaire.

Avec MY HEALTHY, ces solutions sont déjà une réalité : le paiement différé et le paiement fractionné sont des fonctionnalités bien rôdées qui permettent aux patients de régler leurs soins en toute flexibilité, tout en assurant aux praticiens une gestion fluide et sécurisée de leurs encaissements.

5. Le paiement à la performance (Pay for Performance – P4P)

Déjà mis en place avec la ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique), ce modèle rémunère les praticiens en fonction d’objectifs de qualité et de résultats médicaux.

Avantages :

  • Encourage les bonnes pratiques médicales.
  • Favorise la prévention et le suivi des pathologies chroniques.

Quel avenir pour le paiement à l’acte ?

Si le paiement à l’acte reste le modèle dominant en France, ces nouvelles approches pourraient progressivement modifier la manière dont les soins sont financés et rémunérés.

Il est probable qu’aucun modèle unique ne s’imposera, mais plutôt une complémentarité entre plusieurs systèmes afin de répondre aux besoins des patients tout en assurant la viabilité financière des professionnels de santé.

Les outils numériques et les solutions de paiement innovantes jouent un rôle clé dans cette transition, permettant aux praticiens d’adopter progressivement ces nouveaux modèles sans complexifier leur gestion administrative.

Pour les praticiens, la diversification des modes de paiement, notamment via des solutions comme le paiement différé et fractionné, constitue une opportunité d’améliorer leur gestion financière tout en garantissant un accès équitable aux soins.